Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a proposé d'être échangé en tant qu'otage si cela permettait la libération des enfants détenus par le Hamas.

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Il n’a pas hésité. Le cardinal Pierbattista Pizzaballa a proposé de prendre la place comme otage en échange de la libération des enfants détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Condamnant les actes de barbarie perpétrés par le groupe terroriste palestinien, celui qui officie aujourd’hui en tant que patriarche latin de Jérusalem s’est dit disponible pour un échange. « Si des enfants peuvent ainsi être libérés et rentrer chez eux, cela ne poserait aucun problème », a indiqué le cardinal lundi 16 octobre lors d’une conférence de presse, selon ces propos rapportés par l’agence allemande KNA et repris par La Croix.

Cette proposition intervient dans le contexte de la guerre en cours entre le Hamas et Israël, déclenchée par les attaques du 7 octobre et les représailles de l’armée israélienne à Gaza. Le cardinal ne cache pas ses craintes quant à la situation humanitaire critique qui suivrait une offensive terrestre israélienne. « Mon inquiétude est double. Tout d’abord, à la suite de l’opération terrestre, la crise humanitaire bien plus sérieuse qui sera créée. » Il redoute également que ce conflit ne se propage dans toute la région, non seulement à Gaza et en Cisjordanie, mais aussi au Liban.

« Avec le Hamas, vous ne pouvez pas parler »

Le cardinal a aussi déploré les difficultés rencontrées par la médiation proposée par le Vatican. « C’est très difficile car, pour la médiation, il faut avoir des interlocuteurs. Et maintenant, avec le Hamas, vous ne pouvez pas parler. » Selon l’agence KNA, le patriarche a aussi pris ses distances avec la prise de position de l’ensemble des Eglises chrétiennes qui avaient réagi après l’attaque contre Israël. « Pour être clair, le Hamas a commis des actes de barbarie en Israël », a-t-il insisté, alors que les Eglises chrétiennes et le Pape François ont dénoncé l’attaque du 7 octobre, mais sans mentionner explicitement le Hamas.

De son côté, le gouvernement israélien exige du Vatican « une condamnation claire et sans équivoque des actes terroristes meurtriers des terroristes du Hamas ». Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, s’est plaint auprès de son homologue du Vatican, Paul Gallagher, réclamant une position claire de condamnation.