Le Président de la République avait raison en declarant, à l'ouverture de la conférence régionale sur la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre le terrorisme, que le terrorisme est « une utilisation claire et publique de la violence physique ou morale, injustifiée et illégitime, contre des cibles civiles innocentes. Non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen d'atteindre un objectif plus lointain. À savoir, terroriser et soumettre des individus ou d'autres entités civiles afin d'en extraire des demandes spécifiques et injustifiées, de manière illégale et illégitime. »
La définition du terrorisme, donnée par le President, tirée de sa « modeste expérience du terrain et politique responsable », s'applique non seulement au terrorisme dans son sens classique et son attraction de combattants étrangers, mais aussi à des actes commis par des civils et des militaires, réguliers et irréguliers, locaux ou étrangers, pour terroriser les civils et les militaires, non seulement par des moyens militaires, mais aussi par la fraude, la tromperie, la manipulation financière et le vol.
Le Président adressait la conférence internationale de lutte contre le terrorisme organisée à Beyrouth et centrée sur les « défis et perspectives d'action » posés par la gestion de la question des « combattants terroristes étrangers ».
Néanmoins, sa définition reste subjective car chaque société attribue le caractère du terrorisme à un acte selon l'angle sous lequel elle le voit. Mais l'urgence maintenant n'est pas de discuter la théorie, mais d'attirer l'attention sur ce qui s'est passé au Liban depuis 2019 et dont ont souffert les Libanais, civils et militaires, et continuent à en souffrir. La solution reste absente, et aucun remède n’a été appliqué. Cet énorme problème était supposé être traité par les responsables comme on traite les actes terroristes.
Si l’on applique la définition donnée par le Président de la République au vol caractérisé auquel les Libanais ont été exposés, avec la complicité des gouvernements successifs, de la Banque Centrale, du secteur bancaire, et des politiciens qui les couvrent, ainsi que l'ensemble des intérêts qui mènent les opérations depuis l'arrière-plan. Les éléments qui constituent le terrorisme, et les résultats qu'il vise, ne s'appliquent-ils pas à ce problème ? Le Président n'en a-t-il pas personnellement souffert alors qu'il était à la tête de l'armée, n'ayant d'autre choix que de demander une aide humanitaire à l'étranger et de fermer les yeux sur les militaires obligés de prendre d'autres emplois en dehors de leurs heures de service pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles ? Les employés de l'administration publique, les intègres et les corrompus parmi eux, n'en ont-ils pas souffert, au point que la misère des intègres a augmenté et que les corrompus ont persisté dans leur corruption ?
Ce terrorisme financier dont souffrent les Libanais, dont ont bénéficié les terroristes en cols blancs et cravates, et continuent a le faire, mérite d’être éradiqué. L'épée de la lutte anti-terroriste doit lui être appliquée, militairement, sécuritairement et judiciairement. Ce terrorisme mérite d'être entièrement dévoilé, lui et ceux qui le perpétuent – qui sont de toute façon connus –, et que leur soit infligé ce qu'ils ont infligé à leurs victimes. Et tout responsable honnête, devrait prendre ses distances de cette caste, lui qui a promis à ses concitoyens, dans son discours d’investiture : « Mon engagement est de veiller à préserver l'économie libre et la propriété individuelle, une économie où les banques sont organisées sous le parapluie de la gouvernance et de la transparence, des banques qui n'ont d'autre maître que la loi et aucun secret en dehors du secret professionnel, et mon engagement est de ne pas faire preuve de laxisme dans la protection des fonds des déposants ». La même attitude s’applique à tout autre responsable qui a promis : « Nous devons biffer tout propos sur un moratoire des droits des déposants ».
Le terrorisme est clair. Les terroristes sont connus. Reste la mise en action de l'initiative qui consiste à honorer les engagements et à tenir les promesses.
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