La coalition des partis politiques a célébré le résultat obtenu lors des récentes élections locales à Beyrouth, leur liste soutenue ayant remporté la victoire. Les candidats élus étaient convaincus d’avoir triomphé et ont commencé à recevoir félicitations et vœux de réussite.
Mais qui a vraiment gagné à Beyrouth ? Était-ce la « parité » — cet idéal autour duquel se sont rassemblés des partis politiques aux agendas opposés, affirmant qu’elle garantirait que « Beyrouth est pour tous » ?
Bien qu’il soit vrai que Beyrouth devrait appartenir à tous ses habitants, la réalité aujourd’hui est bien différente. Si le choix avait été laissé au peuple de Beyrouth, les résultats auraient probablement été autres. La coalition s’est appuyée sur le « Hezbollah » et le « Mouvement Amal » pour obtenir des voix en faveur de la liste unifiée. Ces deux groupes ont tenu leur promesse, orientant leurs votes vers la liste soutenue. Lorsqu'un responsable éminent de « Hezbollah » a été interrogé sur la raison de leur alliance avec leurs adversaires politiques, il a répondu que son parti n'avait pas cherché d'alliance ; ce sont plutôt les autres partis qui les ont approchés, ainsi que leur autre partenaire chiite, car eux seuls pouvaient garantir la parité. Le décompte des voix à Beyrouth a confirmé plusieurs conclusions déjà évidentes : une faible participation parmi les chrétiens, les sunnites — qui constituent le plus grand groupe électoral — ont vu leurs voix divisées, une forte participation des électeurs chiites, et une victoire superficielle et à court terme pour des alliés improbables, uniquement pour maintenir les apparences. La décision réelle, cependant, se trouve ailleurs.
Le « Hezbollah » n'a pas rejoint cette coalition politique disparate gratuitement. Le parti a un agenda clair, qu’il a ouvertement déclaré : changer le visage culturel de Beyrouth. Les autres partenaires de la coalition étaient-ils au courant de ce projet et sont-ils restés dans l’alliance malgré cela ?
Que reste-t-il d’une coalition lorsqu’un parti affirme qu’un autre lui est fondamentalement différent ? Que reste-t-il d’une coalition quand le « Hezbollah » déclare ouvertement son intention de changer le visage culturel de Beyrouth, tandis que d’autres membres de l’alliance s’opposent à cet objectif ? La question n’est pas un choc des civilisations. En réalité, il y a plus de points communs entre ces parties que de différences, mais ce sont leurs affiliations politiques conflictuelles qui s’opposent — et non leurs cultures ou civilisations.
Tout cela n’a-t-il servi qu'à atteindre une parité qui s'effondrera dès la fin des élections municipales, lorsque chaque parti retournera à son propre agenda politique ?
Le problème à Beyrouth n'est pas la parité en soi. La vraie parité naît de la conviction sincère des électeurs, surtout lorsque les partis politiques prétendent se distancier d'élections qu’ils qualifient de locales, fondées sur des dynamiques familiales, sans conséquences politiques. La parité ne peut être imposée d'en haut ni accordée en faveur. Ni la majorité n'est réellement convaincue de la nécessité d’inclure les autres, ni les autres ne sont satisfaits de recevoir quoi que ce soit comme simple geste symbolique.
Admettons une réalité douloureuse et amère : si cette coalition improbable ne s'était pas formée, les résultats des élections municipales de Beyrouth auraient ressemblé à ceux de Tripoli.
Comment dépasser la parodie de parité, qui n'a jamais vraiment existé depuis son introduction dans notre discours politique ?
Comme toute capitale, Beyrouth est composée de districts distincts. Le meilleur exemple en est la manière dont les lois électorales ont précédemment divisé la ville en circonscriptions. Chaque district élit son propre conseil municipal, et la municipalité de Beyrouth est formée des présidents de ces conseils de district sous la direction du Muhafiz.
Organiser les élections municipales à Beyrouth sur la base des districts n'est pas une division de la capitale, mais plutôt une reconnaissance des réalités existantes et une libération des apparences superficielles.
Il est temps de reconsidérer la loi électorale municipale — surtout s'il existe une réelle volonté de mettre en œuvre une décentralisation administrative élargie.