Quelle que soit la durée de la guerre israélienne contre Gaza, ou la forme qu'elle prend, une question pressante demeure pour les Palestiniens : Que se passera-t-il le lendemain ?

Plus précisément, qui gouvernera la bande de Gaza une fois la guerre terminée — une guerre au cours de laquelle le Hamas a démontré qu'aucune solution ne peut être atteinte sans lui, mais qui a également clairement indiqué que le mouvement ne peut pas revenir au statu quo du 6 octobre 2023, quels que soient les sacrifices consentis.

Il est vrai que l'offensive « Déluge d'Al-Aqsa » du Hamas a ramené la question palestinienne à l'attention mondiale. Mais il est tout aussi vrai que les dévastations qui ont suivi ont conduit beaucoup, tant à Gaza qu'à l'étranger, à blâmer le Hamas — d'abord pour avoir déclenché la guerre, puis pour son intransigeance lors des négociations.

Après le lourd tribut payé par le peuple palestinien, et à la lumière des dynamiques régionales changeantes qui ont considérablement affaibli le réseau de soutien du Hamas, le mouvement est désormais confronté à une nouvelle réalité — une réalité qui a suscité un débat interne profond, en particulier à Gaza, sur l'avenir post-conflit.

Le scénario d'une intégration du Hamas à l'Autorité palestinienne, ou du moins d'une certaine forme d'intégration, est ainsi devenu une option sérieuse en interne — et une exigence externe.

Mais ce changement ne date pas de la guerre. Comme de nombreux mouvements radicaux à travers l'histoire, le Hamas a déjà entrepris des révisions internes — une trajectoire rappelant celle du Fatah, le mouvement historique du nationalisme palestinien et force motrice de l'OLP, qui, dans les années 1980, a commencé à faire des concessions aux résolutions internationales.

Le Hamas avait également accepté la solution des deux États il y a des années — à une époque où ses soutiens régionaux étaient forts. Il semblerait donc naturel, après tout ce qui s'est passé, qu'il accepte maintenant un compromis historique incluant la réconciliation avec ses rivaux palestiniens, après des années de conflit interne sanglant à Gaza.

En effet, le Hamas a déjà participé à des élections issues des Accords d'Oslo — un accord que le mouvement rejette officiellement, et que son défunt fondateur, le cheikh Ahmed Yassine, avait qualifié de trahison. En participant à la gouvernance dans le cadre d'Oslo, le Hamas acceptait déjà implicitement certaines des structures politiques post-Oslo.

Puis est venue la Charte du Hamas de 2017, qui reconnaissait l'existence d'Israël — un changement majeur suggérant l'ouverture du groupe à une résolution partielle du conflit. Tout cela indique une probable acceptation des termes de gouvernance de l'Autorité palestinienne — d'autant plus que les acteurs internationaux semblent unis dans leur volonté que l'AP reprenne le contrôle de Gaza sous une forme ou une autre.

Un modèle proposé verrait un partenariat entre l'AP — dirigée par le Fatah et le président Mahmoud Abbas (Abou Mazen) — et des factions actuellement en dehors de l'OLP, telles que le Hamas et le Jihad islamique. Ces groupes rejoindraient d'abord l'OLP, et par extension, l'AP.

Cette vision est à long terme et peu susceptible de se concrétiser rapidement. Mais la mise à l'écart du Hamas est devenue une condition préalable arabe et internationale pour la reconstruction de Gaza — un processus qui ne peut avancer à moins que le Hamas ne se retire dans l'ombre, prenant éventuellement un rôle dans la gouvernance uniquement derrière un front technocratique ou civil indépendant, avec, selon les informations, une approbation tacite des États-Unis.

L'un des avantages du Hamas dans ce contexte est la frustration populaire face au chaos à Gaza. De nombreux habitants attribuent encore à la police du Hamas le maintien de l'ordre public et de la cohésion sociale — quelque chose qu'ils considèrent aussi vital que la protection contre les frappes aériennes israéliennes. Cet appareil de sécurité pourrait donner au Hamas un rôle dans le soutien à l'application de la loi civile dans un nouveau modèle de gouvernance.

La proposition émergente envisage que le Hamas se retire de la direction politique directe. Un nouveau système intégrerait les membres du Hamas qui ne font pas partie de son aile militaire — les Brigades Izz al-Din al-Qassam — dans une force de police civile, aux côtés de membres d'autres factions majeures comme le Fatah, le Courant de réforme démocratique du Fatah et le Jihad islamique.

De cette manière, le Hamas conserverait une influence au sein de la structure gouvernementale et obtiendrait une part du pouvoir et des ressources, tout en se protégeant de ce que beaucoup anticipent comme un avenir régional turbulent. C'est un mouvement calculé — une forme de taqiyya politique — semblable à l'approche de l'Iran, principal soutien du groupe.

Cette solution ambitieuse s'inscrit dans un ensemble plus large que l'ancien président américain Donald Trump espère relancer — un « accord du siècle » enraciné dans les Accords d'Abraham qu'il a négociés à la fin de son premier mandat. Cet accord a échoué en grande partie parce qu'il n'a pas abordé la question palestinienne. Maintenant, il est réexaminé avec une nouvelle urgence.

Mais il n'y a actuellement aucun partenaire israélien disposé à s'asseoir à la table avec l'Autorité palestinienne. Trump devrait faire pression sur le gouvernement israélien — au milieu de tensions croissantes entre Washington et Tel-Aviv — ou attendre une nouvelle direction israélienne qui pourrait accepter une solution à deux États ou un compromis similaire.

La position arabe a été claire : tout accord doit être basé sur les résolutions internationales et l'Initiative de paix arabe. Contourner les Palestiniens est à la fois inacceptable et inapplicable — aucune paix réelle n'est possible sans résoudre la question centrale.

La voie humanitaire : une porte d'entrée vers une solution à long terme ?

À ce moment — militairement et politiquement — la crise humanitaire à Gaza devient un point de pression sur Israël. Cela pourrait ouvrir la voie à une solution politique plus large, qui offrirait également une sortie honorable au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Une fois un cessez-le-feu atteint — même si cela prend du temps — les États arabes commenceraient probablement des efforts de reconstruction, sous un gouvernement d'unité nationale transitoire. Ce gouvernement pourrait prendre la forme d'un cabinet civil, d'un organe technocratique, ou même d'un conseil de familles influentes, permettant au Hamas de participer de manière plus indirecte. Dans un tel arrangement, le groupe remettrait les armes lourdes et recevrait des garanties personnelles pour sa direction de la part de pays comme le Qatar et l'Égypte.

Ce gouvernement transitoire superviserait la reconstruction et assurerait une distribution équitable de l'aide humanitaire, évitant le favoritisme ou le clientélisme politique.

Cependant, le scepticisme demeure quant aux intentions de Trump et à sa capacité à imposer un tel plan. Mais son sérieux pourrait être crucial pour empêcher Netanyahu de retarder ou de faire dérailler le processus. Pendant ce temps, des préparatifs sont en cours pour le successeur du président Abbas — largement considéré comme étant Hussein al-Sheikh — qui devrait lancer des réformes politiques et économiques pouvant faire de lui un partenaire acceptable pour les Israéliens, les Américains, les Arabes et la communauté internationale en général.

En fin de compte, deux voies interconnectées sont en mouvement : l'une visant à mettre fin à la guerre, et l'autre — menée par l'Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis et la France — visant à lancer un processus politique. La première voie est difficile, et la seconde est longue. Mais ni la paix régionale ni la stabilité à long terme ne peuvent être atteintes sans résoudre la question palestinienne.