Après s’en être vivement pris au Crif, Jean-Luc Mélenchon fait à nouveau polémique. Des membres de la coalition de gauche n’ont pas hésité à se désolidariser de l’ex-candidat à la présidentielle, tandis que des Insoumis fidèles préfèrent garder le cap.
Valeurs Actuelles
La droite s’est, sans surprise, insurgée de la dernière sortie de Jean-Luc Mélenchon. Mais une partie de la gauche s’est également désolidarisé du fondateur de La France insoumise (LFI). Ce dernier a assimilé le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) à « l’extrême droite », en répondant à une critique du président du Crif, Yonathan Arfi. La Nupes semble ainsi de diviser un peu plus après ce nouveau dérapage. La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a apporté son « soutien » à Yonathan Arfi : « Honteux, encore un peu plus en ce jour (de commémoration du) Vel d’Hiv. Qui connaît l’antiracisme sait que l’histoire du Crif et de l’UEJF est consubstantielle au combat contre le fascisme. »
Vives critiques des socialistes
Pour la députée socialiste Valérie Rabault, Yonathan Arfi a « le droit d’exprimer, librement, ses opinions et de critiquer des responsables politiques sur leurs positions ». Elle a jugé « indécent » et « contraire à l’essence de la démocratie » que ces critiques conduisent Jean-Luc Mélenchon « à le taxer d’extrême droite ». Le maire PS de Montpellier, Michael Delafosse, a considéré que la déclaration de l’Insoumis était une « insulte à l’engagement de la vie contre l’antisémitisme, le racisme et le parti de la haine » de Yonathan Arfi, mais également une « insulte au débat démocratique ». Brièvement interrogée à ce sujet sur BFMTV ce lundi matin, la députée écologiste Sandrine Rousseau a affirmé qu’elle « n’assimile pas le Crif à l’extrême droite, d’aucune manière ».
Le président du @Le_CRIF @Yonathan_Arfi a le droit d'exprimer, librement, ses opinions et de critiquer des responsables politiques sur leurs positions.
— Valérie Rabault ?????? (@Valerie_Rabault) July 17, 2023
Que ses critiques conduisent JL Mélenchon à le taxer d'extrême droite, est indécent et contraire à l'essence de la démocratie
Les Insoumis le soutiennent
Au contraire, les Insoumis ont préféré se montrer loyaux envers leur ancien leader. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a indiqué sur le plateau de LCI ce lundi matin que son camp n’avait « pas de leçons à recevoir dans la lutte contre le racisme, contre l’antisémitisme ». Pour Alexis Corbière, les critiques du président du Crif sont une « faute » et un acte « irresponsable » alors que « l’extrême droite raciste et antisémite progresse ».
Briser le recueillement national, gardant la mémoire des 13 000 juifs victimes de la rafle du vel d'Hiv, au profit d'une polémique politicienne et fausse, est une faute du @Le_CRIF.
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) July 16, 2023
Irresponsable quand l'extrême droite raciste et antisémite progresse. https://t.co/ua0hEOFrYb
??️ "Il est clair que l'extrême droite n'a plus de limites [...] Voir que le président du Crif préfère adresser ses coups à la @FranceInsoumise... Nous n'avons pas de leçons à recevoir dans la lutte contre le racisme, contre l'antisémitisme" : @mbompard à @BernardPoirette. pic.twitter.com/8iw65jxygL
— LCI (@LCI) July 17, 2023
La déclaration de Mélenchon
Après que Yonathan Arfi a accusé LFI de se « compromettre loin du pacte républicain » lors de l’hommage aux Justes de France, Jean-Luc Mélenchon a répondu de manière particulièrement violente. « Le président du Crif utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des Juifs par la police française pour me prendre à partie. Abject. L’extrême droite n’a plus de limite », a-t-il écrit sur Twitter dimanche 16 juillet.
Le président du #CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des juifs par la police française pour me prendre à partie. Abject. L'extrême droite n'a plus de limite.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 16, 2023