La députée macroniste, Anne-Laurence Petel, a qualifié Nahel de “délinquant”. Le terme a enflammé la toile, notamment des élus de gauche.
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Son discours divise la classe politique. Alors que les élus macronistes tentent de tempérer sur la mort de Nahel et sur son profil, la députée Renaissance Anne-Laurence Petel n’a pas mâché ses mots à l’égard du jeune homme, tué par le tir présumé d’un policier à Nanterre le 27 juin. Auprès de La Provence, samedi 8 juillet, l’élue d’Aix-en-Provence et du Pays d’Aix a qualifié Nahel de « délinquant » : « Je ne l’appelle pas le petit Nahel, je l’appelle le délinquant. »
« Ce n’était pas un acte de racisme »
Anne-Laurence Petel pointe en effet le « traitement médiatique » autour de la mort de ce jeune homme de 17 ans, qui a refusé d’obtempérer au contrôle de police alors qu’il roulait à bord d’une voiture haut-de-gamme. « Un jeune homme de 17 ans qui conduit une voiture sans permis, une berline immatriculée en Pologne, ce qui est à peu près le symbole du trafic de drogues, qui refuse d’obtempérer une première fois, puis une deuxième fois, ça ne justifie aucunement le fait qu’il meure, mais ça explique qu’il se retrouve devant la police », a déclaré la députée du groupe présidentiel.
L’élue a ainsi estimé qu’on « oublie de remettre parfois les choses à leur place ». Or, il est « très important », selon Anne-Laurence Petel « d’utiliser une sémantique qui convient ». Procéder au contrôle de police de Nahel « n’était pas un acte de racisme », a-t-elle encore jugé, contrairement à ce que scande une partie de la gauche.
« Votre déchéance morale est totale »
Des élus de ce camp politique ont justement dénoncé les propos d’Anne-Laurence Petel. La députée écologiste Sandrine Rousseau a fustigé « les propos haineux et sarcastiques » de l’élue macroniste. Sans la citer, elle a fait savoir lundi : « Si votre fils avait été tué à l’âge de 17 ans, vous auriez parlé d’un enfant, vous auriez dit combien il était drôle et gentil, qu’il était tout pour vous. Vous auriez détesté qu’on salisse sa mémoire avec des qualificatifs abjects comme “petit ange parti trop tôt”. »
Le député La France insoumise (LFI), Antoine Léaument, s’est, lui, directement adressé à Anne-Laurence Petel : « Allez jusqu’au bout de votre idée : la peine de mort est donc justifiée ? Un peu de courage, utilisez la “sémantique qui convient”. Votre déchéance morale est totale. » Mais, pas de quoi déstabiliser la députée Renaissance qui a assumé ses propos et repris l’Insoumis sur ses accusations. « J’ai dit exactement le contraire de ce que vous prétendez, mais je persiste, faire la différence entre un délinquant et un jeune des quartiers, c’est primordial », a-t-elle écrit.
Dire que c'est nous qu'on appelle «La France incendiaire».
— Antoine Léaument ?? (@ALeaument) July 10, 2023
Allez jusqu'au bout de votre idée @al_petel : la peine de mort est donc justifiée ?
Un peu de courage, utilisez la «sémantique qui convient».
Votre déchéance morale est totale. https://t.co/UZsi7NuDdy
"Ça ne justifie aucunement le fait qu'il meure, mais ça explique qu'il se retrouve devant la police"
— Anne-Laurence Petel (@al_petel) July 10, 2023
J'ai dit exactement le contraire de ce que vous prétendez @ALeaument, mais je persiste, faire la différence entre un délinquant et un jeune des quartiers, c'est primordial pour… https://t.co/9DlGdwA5V7 pic.twitter.com/JSi091cfHT