Il se dit de droite … Mais, il se tient à égale distance de la gauche et de la droite. Édouard Philippe, candidat « quoi qu'il arrive à l’élection présidentielle » de 2027, semble toujours baigner dans le « lac mouvementé » du « en même temps. L’ancien Premier ministre français aimerait faire oublier son parcours dans la Macronie mais en reprend les mêmes codes. L’équilibriste de l’extrême-centre, qu’il incarne aujourd’hui jusqu’à la caricature, croit à sa chance alors que sous nos yeux la France s’est radicalisée.
Philippe avance à pas de loup, fébrile, ayant comme peur de son ombre politique. Il explique sa relative absence des media par un travail scrupuleux sur le terrain, à l’écoute des Français. Nos concitoyens lui parlent de services publics, de pouvoir d’achat, de sécurité et d’immigration. Le travail sur le terrain, qui entraine son absence médiatique, serait comme la forêt qui a bien du mal à cacher l’arbre de la peur de prendre parti dans tous les débats français.
Sa réponse politique est de considérer, comme il l’a dit à Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, que « son seul ennemi, c’est l’affaiblissement de la France ». La belle affaire ! La formule sonne aussi creux que la France est pleine de ses fractures et de ses renoncements politiques. L’affaiblissement de la France, justement !
Y-a-t-il participé lorsqu’il était à Matignon sous la houlette présidentielle du « Mozart de la Finance » comme on surnommait Emmanuel Macron au temps révolu de sa gloire passée ? Il ne veut pas le concevoir, vantant plutôt les « réformes courageuses » qu’il aurait mis en place.
Que penseront les Français de son « traitement » du mouvement des Gilets jaunes de 2019 ? D’autres n’oublieront pas les législatives de 2024 : Philippe avait annoncé qu’il voterait pour le candidat communiste Jean-Paul Lecoq dans la 8ème circonscription de Seine-Maritime (Le Havre) au second tour, pour faire barrage au Rassemblement national (RN). Cette décision, dans le cadre de sa stratégie "ni RN, ni LFI" …
Édouard Philippe rêve de rejouer aux Français le « coup politique » du vote centriste endurci par un pays plongé dans un doute profond. Une sorte de radicalisation du Centre ! La mutation dans les mots est déjà pratiquement indécelable !
Pas certain du tout que cette fois, le pays ne basculera pas dans une « terra incognita » comme réponse à la lâcheté politique de ces dernières décennies.
Édouard Philippe risque de rejoindre la longue cohorte des illusionnistes éphémères à qui les sondages avaient promis le meilleur.
ERE