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Résumé de l'article
Par Alsafa
Extrait de l'article
Cette semaine marque le deuxième anniversaire du « Déluge d’Al-Aqsa », l’opération lancée par « Hamas » dans le but déclaré de briser la complaisance régionale et internationale et de remettre la cause palestinienne au premier plan — après des années de déclin causées par les divisions internes palestiniennes, le désengagement du monde arabe et l’impasse internationale, marquée par le refus des gouvernements israéliens successifs d’aborder ou même de reconnaître cette question.
Ce fut également l’opération que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a exploitée — non seulement pour éliminer « Hamas », mais pour enterrer la question palestinienne dans son ensemble, en s’en servant comme tremplin pour son projet plus vaste de « refaçonner le Moyen-Orient ». Il a alors décidé de modifier sa stratégie pour atteindre les objectifs profonds de la droite israélienne la plus dure : l’assassinat des dirigeants du « Hezbollah » et le déplacement de sa base sociale dans le sud du Liban.
Que le « Déluge d’Al-Aqsa » ait été un acte de résistance sincère ou un piège israélien calculé — voire une conspiration destinée à entraîner « Hamas » dans l’engrenage des représailles israéliennes —, le résultat est indéniable. Il a fourni à Israël le prétexte parfait, soutenu par une grande partie du monde, pour déchaîner toute sa puissance de feu et son instinct destructeur, sans égard pour les considérations humanitaires. Il lui a donné le couvert nécessaire pour tenter de déplacer de force les Gazaouis, transformant l’enclave en « zone tampon » — ou, cyniquement, en une future bande de stations balnéaires exploitant ses ressources pétrolières et gazières loin de sa population d’origine.
Au Liban, la plupart des citoyens espéraient que leur pays resterait neutre. Pourtant, « Hezbollah » s’est engagé dans la bataille, justifiant son intervention comme un acte de solidarité avec Gaza, tout en se fondant sur l’illusion de sa force de dissuasion stratégique. Le résultat fut catastrophique.
Si « Hezbollah » s’était abstenu d’entrer dans le conflit, le Liban aurait pu être épargné par la destruction. Le mouvement aurait préservé sa direction, ses combattants, son arsenal et ses institutions, tout en maintenant sa domination sur la politique intérieure et ses réseaux régionaux. Mais en plongeant dans la guerre, il a attiré les calamités — devenant un exemple parfait de mauvais calcul, de promesses non tenues et d’excès désastreux.
Deux ans plus tard, « Hezbollah » demeure dans le déni, refusant toujours de remettre ses armes. Sa décision unilatérale de faire la guerre a non seulement exposé ses propres failles, mais a aussi mis à nu l’impuissance de l’État. Pendant ce temps, son secrétaire général continue d’appeler le gouvernement à répéter les gestes du passé : s’adresser au Conseil de sécurité, solliciter les nations amies pour faire pression sur Israël, et reprendre les mêmes démarches diplomatiques déjà entreprises. Pourtant, chaque fois que le gouvernement ouvre une porte, le « parti » la referme aussitôt.
Deux ans plus tard, les villages restent en ruines, le retour est toujours interdit et les déplacés continuent de souffrir — tandis que certains persistent à répéter les mêmes erreurs et à bloquer les efforts du gouvernement. Ces acteurs savent pourtant qu’ils n’obtiendront rien tant qu’ils ne remettront pas leurs armes.
La question essentielle désormais est de savoir comment le gouvernement libanais va agir — s’il parviendra à préserver son unité interne ou si certains de ses membres retomberont dans leurs anciens comportements divisifs.
Si la sagesse est nécessaire pour éviter la discorde, le courage l’est encore davantage — car les demi-mesures sont plus dangereuses que l’inaction. Elles entérinent de nouveaux précédents et révèlent l’incapacité d’un pays à compter sur lui-même.